Galaxy Z Fold2 5GOn a testé un mobile pliable au top, mais cher
Avec des écrans plus grands et une meilleure charnière que le Galaxy Fold de 2019, son successeur a fait un bond en avant. Par contre, Samsung n’a pas revu son prix à la baisse. Prise en main.

Disponible au Luxembourg pour la modique somme de 1999 euros (oui, vous avez bien lu), le Galaxy Z Fold2 5G succède au Galaxy Fold, l’un des premiers smartphones pliables du marché, sorti en 2019. Qu’est-ce qui les différencie? Via «20 minutes», «L'essentiel» a testé ce nouveau modèle pendant deux semaines.
Des écrans plus fonctionnels
La première chose qui frappe en déballant cet appareil aux finitions haut de gamme, c’est la nouvelle taille de son écran externe. La dalle, qui occupe désormais quasi toute la surface, mesure 6,23 pouces, contre seulement 4,6 pouces sur le premier modèle. En mode replié, l’appareil ressemble maintenant davantage à un smartphone classique, même s’il a un format étroit atypique de 25:9. Taper du texte sur les touches très rapprochées du clavier virtuel n’est donc pas très facile.
Avec un poids de 282 g. et 16,8 mm d’épaisseur lorsqu’il est plié, il prend pratiquement la place de deux smartphones, même s’il est légèrement moins épais que le premier modèle. Le concept, lui, reste le même. Lorsqu’on ouvre le smartphone comme un livre, il se transforme en une petite tablette de 6,9 mm d’épaisseur. On peut ainsi lancer une app sur l’écran externe et la basculer sur celui interne, plus grand, simplement en ouvrant l’appareil (le contraire est aussi possible à condition d’activer l’option dans les réglages, mais elle ne fonctionne pas pour toutes les apps). Cette dalle Super AMOLED est plus large que celle de l’année passée. Composée de verre et de plastique, elle a une diagonale de 7,6 pouces (1768 x 2208 pixels), contre 7,3 pour le Galaxy Fold, et affiche un format de 22,5:18, lui aussi atypique.
Bonne surprise: l’encoche plutôt laide qui empiétait en haut à droite a laissé la place à un petit poinçon. On aurait par contre préféré qu’il soit un peu plus décalé vers la droite pour le cacher dans les bandes noires lorsqu’on regarde une vidéo par exemple.
On apprécie par contre la fluidité d’affichage avec l’ajout de la fréquence de rafraîchissement de l’écran de 120 Hz, contre 60 Hz pour le modèle de 2019. La pliure, elle, est toujours visible au niveau de la charnière, mais on l’oublie vite à l’utilisation.
Nouvelle charnière
La charnière justement. Elle fait partie des grandes améliorations. Plus robuste (il faut utiliser les deux mains pour ouvrir l’appareil), elle ne se contente plus seulement des deux positions, fermée ou ouverte du Galaxy Fold. Elle permet maintenant de déplier l’appareil sous différents angles, comme le Galaxy Z Flip, l’autre smartphone pliable à clapet de Samsung.
Cela permet de nouveaux usages, comme poser le smartphone en mode tente sur une table pour regarder des vidéos sur son écran externe. Grâce à ce que Samsung appelle le Mode Flex, certaines apps s’adaptent automatiquement à la pliure de l’écran. C’est le cas de YouTube, où la vidéo est diffusée sur la partie supérieure, tandis que la description et les commentaires occupent le bas.
Conçu pour le multitâche
Le Z Fold2 fait aussi la part belle au multitâche. Il peut afficher jusqu’à trois applications en même temps (en réalité davantage avec des fenêtres volantes supplémentaires, mais ce n’est pas pratique). Il suffit de les tirer depuis le volet d’applications qui apparaît sur la droite de l’écran pour les placer où on veut.
Caméras en retrait
Côté photo, le Z Fold2 5G est par contre un peu en retrait, par rapport aux photophones de la gamme S ou Note de la marque. Pas de capteurs de 64 ou 108 Mpx, ni de vidéos 8K, au menu. Situé à la 40e place au classement DxOMark avec un score de 109 (contre 136 pour le numéro 1, le Huawei Mate 40 Pro), il est doté de 3 capteurs de seulement 12 Mpx à l’arrière: un grand-angle (le principal, plus lumineux), un ultra grand-angle et un téléobjectif avec un zoom optique 2x. Il possède en outre deux capteurs frontaux de 10 Mpx au sommet de chacun des écrans pour prendre des selfies, mais sans exceller. L’appareil permet tout de même de faire de bons clichés, surtout en bonne condition de luminosité, comme on peut le voir dans le diaporama ci-dessus. On retrouve le traitement logiciel habituel de Samsung qui tend à saturer davantage les couleurs que les iPhone d’Apple, par exemple.
Pour les prises de vue, on apprécie la possibilité de se passer d’un trépied pour des selfies ou des photos de groupe. Il suffit de poser l’appareil plié sur une surface. L’app Caméra s’adapte, elle aussi, à la pliure. Elle affiche la prévisualisation sur la partie supérieure de l’écran et les réglages sur celle inférieure.
En mode tablette, on peut aussi permettre à la personne photographiée de se prévisualiser en activant l’écran extérieur. C’est aussi pratique pour des selfies pris avec les capteurs arrière.
Performances de haut niveau
Quant aux performances, elles tutoient les sommets. La puce Qualcomm Snapdragon 855 a été remplacée par la plus puissante 865+ qui est épaulée par 12 Go de mémoire vive. C’est un vrai plaisir de lancer des jeux vidéo sur l’écran de 7,6 pouces surtout s’ils s’affichent en plein écran. Comme son nom l’indique, le Z Fold 2 5G est aussi compatible avec le réseau 5G, mais également le standard wi-fi 6. On est donc paré pour l’avenir.
Bonne autonomie
Pour ce qui est de l’autonomie, on est passé d’une batterie de 4380 mAh sur le Galaxy Fold à une plus grosse batterie de 4500 mAh. Mais ça ne veut pas dire qu’on tiendra plus d’une journée si on se sert en majorité du grand écran, qui consomme plus d’énergie. Au quotidien, nous avons remarqué que nous utilisions autant l’appareil en mode smartphone que tablette. Du coup, l’autonomie résulte plutôt correcte.
Verdict
En conclusion, Samsung a réussi à transformer son smartphone pliable en l’un des meilleurs du marché. Après une année, nous n’avons plus l’impression de manipuler un prototype mais un bel appareil finalisé qui permet beaucoup d’usages pratiques. Les écrans sont plus grands, la charnière est plus solide et la puissance est au rendez-vous.
On se retrouve avec un appareil haut de gamme deux en un qui ouvre la voie à de futurs smartphones similaires. Samsung prouve qu’on peut encore innover sur le marché des smartphones, où d’autres concurrents, comme Huawei et son Mate Xs au concept différent (c’est l’écran externe qui se transforme en tablette), ou encore Motorola et son Razr 5G (concurrent du Z Flip) se sont aussi essayés au smartphone pliant. Les firmes chinoises Oppo et Xiaomi, elles, devraient aussi bientôt suivre.
Par contre, le prix (comme la taille) du Galaxy Z Fold2 5G n'est encore pas pour toutes les poches. Il est vendu 1999 euros avec une capacité de 256 Go, contre pourtant 512 Go auparavant. Pour cette somme, on aurait aimé que Samsung soit aussi plus généreux sur la partie photo et qu’il rende l’appareil étanche. Quant aux apps, elles ne sont pas encore toutes optimisées pour ce type d’affichage. C’est par exemple le cas d’Instagram qui ne s’affiche pas en plein format et n’est pas compatible avec le basculement vers l’écran externe.
(L'essentiel/Michel Annese)