OpéraEn Lorraine, un robot sur scène et des représentations dans le métavers
NANCY - Avec l'oratorio «La Création» d'Haydn, exceptionnellement mis en scène, l'Opéra national de Lorraine bouleverse les codes de l'art lyrique et transporte le spectateur dans un monde très contemporain.
Un opéra aussi visible dans le métavers, des «metahumans» et même un robot sur scène: avec l'oratorio «La Création» d'Haydn, exceptionnellement mis en scène, l'Opéra national de Lorraine bouleverse les codes de l'art lyrique et transporte le spectateur dans un monde très contemporain. L'imposante salle de l'opéra, basée à Nancy, est évidemment accessible aux spectateurs munis de billets... Mais pas que. D'autres peuvent la rejoindre sur leur ordinateur ou depuis un casque de réalité virtuelle pour assister à cette représentation peu commune.
En entrant virtuellement dans le bâtiment, le spectateur découvre différentes affiches de médiation, lui permettant de comprendre le spectacle qu'il va voir. Puis il prend place, toujours virtuellement, dans ce monde parallèle qu'est le métavers, dans la salle. La représentation, jouée et filmée en direct, est donc entièrement retransmise à distance... Et les spectateurs du métavers peuvent se «demander en ami» et interagir entre eux. Ils peuvent aussi se déplacer dans la salle, ou sauter du balcon...
«Metahumans»
Sur place ou à distance, les spectateurs ne manqueront pas d'observer l'arrivée, en même temps que celle de l'humain dans l'origine du monde, de «metahumans», de part et d'autre de la scène: des visages de scientifiques connus diffusés à l'écran reprennent en direct les expressions faciales des chanteurs de l'opéra, via un logiciel de reconnaissance faciale. On peut donc voir de faux visages issus de l'intelligence artificielle à l'écran, et croire que ce sont eux qui ont la voix de la soprano Julie Roset: «La Création» continue finalement, avec des humains 2.0.
Un cheval ou une vache modélisés en 3D, le «metahuman» du physicien théoricien Albert Einstein... Le metteur en scène Kevin Barz a voulu, en s'inspirant de la genèse biblique du monde, l'associer à l'histoire scientifique et aux progrès et enjeux du XXIe siècle. Autre grande nouveauté, ou petite révolution dans le monde du spectacle vivant: avant le clap de fin, un robot humanoïde est transporté, avec soin, par quatre techniciens, sur la scène.