Polémique sur le GiroPlusieurs équipes en veulent à l'organisateur
Deux réunions ont été organisées mercredi avant le départ de la 17e étape. Plusieurs formations ont exprimé leur mécontentement suite aux décisions controversées de la direction de course la veille.

Ce qui était une mesure de sécurité dégénère en grosse polémique. Mardi, lors de la 16e étape, disputée en montagne dans des conditions météo dantesques, une moto avec drapeau rouge était censée guider le premier peloton dans la descente du Stelvio. Mais c'est à ce moment-là qu'a pris forme l'échappée victorieuse du Colombien Nairo Quintana, nouveau porteur du maillot rose. Après l'arrivée, plusieurs équipes, qui ont cru sur le moment en une neutralisation de la course, se sont plaintes auprès de la direction de la course. «Uran perd le Giro à cause des organisateurs», a estimé dans les médias belges son manager Patrick Lefevere, qui s'est élevé aussi contre la tenue de l'étape à cause des conditions météo très éprouvantes (froid, pluie, neige). «À mon avis, les résultats auraient dû être annulés», a estimé pour sa part le propriétaire de l'équipe Tinkoff, le milliardaire russe Oleg Tinkov.
La polémique s'est poursuivie mercredi avant le départ de la 17e étape, à Sarnonico (nord). Deux réunions se sont tenues à l'initiative des équipes mécontentes, pour l'essentiel Omega Pharma (Uran), Tinkoff (Majka), Astana (Aru) et Trek (Kiserlovski), qui s'estiment lésées par le déroulement de l'étape gagnée haut la main au val Martello par Quintana, nouveau porteur du maillot rose.
La neutralisation n'a été envisagée «à aucun moment»
En début d'après-midi, l'Union cycliste internationale a réagi par un triple tweet: «Préoccupés par la sécurité, les organisateurs ont pris l'initiative de placer des motos devant les groupes dans la descente du Stelvio. Cela aurait dû être approuvé par les commissaires, et coordonné et communiqué aux équipes plus efficacement. Mais la sécurité est bien sûr la principale préoccupation pour tous les organisateurs de la course et l'UCI».
Dès mardi soir, la direction du Giro s'était fendue d'un communiqué: «À l'écoute des enregistrements audio des instructions relayées pour les directeurs sportifs lors de l'étape d'aujourd'hui, la direction du Giro tient à préciser que Radio-Tour a fourni une interprétation inexacte des indications données par la direction. Comme déjà dit, l'intention était de garantir la sécurité des coureurs dans la première partie de la descente du Stelvio (les six premières épingles, environ 1 500 m), où la visibilité était réduite en raison des nuages bas et du brouillard». D'après les organisateurs de l'épreuve, la neutralisation d'une partie de la descente n'a été envisagée «à aucun moment».
Quintana rappelle qu'il a surtout creusé l'écart dans la montée finale
Suivant un enregistrement diffusé en Italie, la radio interne de la course aurait annoncé la présence d'une moto avec drapeau rouge pour «guider la descente et bloquer les attaques», afin d'éviter aux coureurs de prendre des risques. Sous la pluie battante, Quintana et cinq autres coureurs (Hesjedal, Rolland, G. Izagirre, Sicard, Rabottini) ont distancé leurs compagnons, pour l'essentiel dans la seconde partie de la descente, pour se présenter dans la vallée avec environ 1'40" d'avance.
Interrogé sur son comportement du Stelvio, Nairo Quintana a eu beau jeu de rappeler qu'il avait surtout creusé l'écart dans la montée finale de Val Martello, au pied de laquelle il comptait 1'45" d'avance. Sur la ligne, le retard d'Uran, malgré le concours de son compatriote de l'équipe Sky Sebastian Henao, s'est élevé à 4'11".
(L'essentiel avec AFP)