Politique au Luxembourg: En pleine crise ouverte, le parti Pirates peut-il imploser?

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Politique au LuxembourgEn pleine crise ouverte, le parti Pirates peut-il imploser?

LUXEMBOURG - «C'est mon bébé, j'y tiens». En conflit ouvert avec son collègue Marc Goergen, Sven Clement croit en la capacité des Pirates à surmonter la crise. Le porte-parole Starsky Flor aussi.

Thomas Holzer
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Thomas Holzer
Les attaques ont fusé, mi-juillet, entre Sven Clement et Marc Goergen, sur fond d'utilisation de l'argent du parti et d'accusations de harcèlement.
Dans cette ambiance délétère, Ben Polidori a quitté les Pirates. Il siégera en tant qu'indépendant à la Chambre des députés.
Proche de Marc Goergen et porte-parole des Pirates, Starsky Flor attend des clarifications sur l'affaire «MALT».
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Les attaques ont fusé, mi-juillet, entre Sven Clement et Marc Goergen, sur fond d'utilisation de l'argent du parti et d'accusations de harcèlement.

Editpress/Fabrizio Pizzolante

Une affaire en instruction (voir ci-dessus), des inimitiés entre leaders qui éclatent au grand jour, des accusations à foison et des élus qui s'en vont les uns après les autres. Le navire Pirates prend l'eau de toutes parts cet été, et la perspective d'une refonte de la gouvernance en septembre fait figure de solution de la dernière chance «pour continuer à travailler ensemble, même si Sven et Marc n'ont jamais été les meilleurs amis du monde», reconnaît Starsky Flor, porte-parole.

Proche du député du Sud Marc Goergen, le conseiller communal d'Useldange s'appuie sur «la ligne politique» qui ne fait pas l'objet de vives contestations et sur une situation financière «réglée». Il assure que «sa porte est toujours ouverte», tout en regrettant les départs en série, suivant le retrait fracassant du député Ben Polidori.

«Un parti, c'est comme un mariage. Pour le meilleur et pour le pire»

Sven Clement

Au moins sur ce point, le porte-parole et Sven Clement sont sur la même longueur d'onde. «Un parti, c'est comme un mariage. Pour le meilleur et pour le pire. Ils auraient pu nous aider à résoudre les problèmes», explique le député du Centre, dont la propension à occuper le devant de la scène suscite les critiques.

Pourrait-il également quitter le parti qu'il a cofondé? «C'est mon bébé, j'y tiens. Je crois en sa raison d'être. Il l'a montré sur des sujets aussi variés que la protection des données et l'accès aux médicaments (...) Mais en même temps, je ne peux pas garantir que j'y serai encore dans dix ans...».

La nécessité de l'apaisement

Une ambiguïté assumée dont la clarification pourrait dépendre de cette «crise d'adolescence, inévitable pour les nouveaux partis». Se disant confiant dans la capacité des Pirates à la surmonter, l'élu invoque l'histoire politique du Luxembourg et les périodes de fortes turbulences d'autres formations politiques (Déi Gréng, ADR). Sans pour autant écarter le risque d'implosion: «Les crises ont la particularité d'être imprévisibles. Mais quoi qu'il advienne, certains resteront»

Dans son discours, Starsky Flor se veut un peu plus optimiste, fort des 700 membres que compte le parti. «Nous avons déjà réussi à reconstruire, nous allons le refaire». Une refonte qui passera également par une forme d'apaisement, notamment entre les deux élus à la Chambre des députés. Sven Clement: «Laissons les âmes et les esprits se calmer. De toute façon, rien ne bouge pendant les vacances d'été au Luxembourg». Sauf chez les Pirates, où le calme plat a laissé place à la tempête...

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