Initiative au Turkménistan – Quand le président publie un ouvrage spirituel

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Initiative au TurkménistanQuand le président publie un ouvrage spirituel

Porté sur le culte de la personnalité, Gourbangouly Berdymoukhammedov, président du Turkménistan, a cette fois publié «Le monde spirituel des Turkmènes».

Gourbangouly Berdymoukhammedov a déjà publié différents ouvrages.

Gourbangouly Berdymoukhammedov a déjà publié différents ouvrages.

AFP/Alexey Druzhinin

L'autoritaire président du Turkménistan a écrit un livre sur les valeurs spirituelles de ce pays reclus d'Asie centrale. Vêtu d'un habit traditionnel, Gourbangouly Berdymoukhammedov, 63 ans, est apparu jeudi à la télévision nationale feuilletant dans son bureau les pages fraîchement imprimées d'un ouvrage intitulé «Le monde spirituel des Turkmènes», dont il est présenté comme l'auteur. Selon un journal d'État, ce livre aborde «les sages traditions de la nation» turkmène, ainsi que leur «perpétuation louable à l’époque moderne».

Le chef d'État, un ancien dentiste, est déjà crédité de nombreux ouvrages, notamment sur les chevaux, les herbes médicinales ou encore les bienfaits du thé. Son prédécesseur, Saparmourat Niazov, décédé en 2006, avait publié un livre, «Roukhnama», ou le «Livre de l'Âme», devenu un élément central de son culte de la personnalité. Lors de son règne, le mois de septembre avait ainsi été renommé «Roukhnama» et l'étude de ce texte était devenu obligatoire pour passer le permis de conduire. Un gigantesque monument interactif lisant un passage de l'ouvrage avait même été inauguré à Achkhabad, la capitale de cette ex-république soviétique.

Après son arrivée au pouvoir en 2006, Gourbangouly Berdymoukhammedov a progressivement effacé le culte dédié à son prédécesseur: les mois du calendrier ont retrouvé leur nom d'origine et une statue en or de M. Niazov a été retirée du centre-ville d'Achkhabad. En 2015, c'est une immense statue en or représentant M. Berdymoukhammedov sur un cheval qui a été inaugurée dans le centre de la capitale. Des organisations internationales des droits de l'homme ont déjà accusé le gouvernement turkmène de dépenser sans compter les revenus tirés des ressources naturelles dans des projets grandioses apportant très peu de bénéfices à la population.

(L'essentiel/afp)

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