En entreprise – Que faire face à un open space trop bruyant?

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En entrepriseQue faire face à un open space trop bruyant?

LUXEMBOURG/PARIS - Portes qui claquent, téléphones, collègues qui parlent fort... le bruit ambiant dans les open spaces est de moins en moins accepté.

L'insatisfaction dans l'open space est liée pour 25% au bruit qui rend difficile les conversations téléphoniques, compromet l'intimité avec le locuteur et rend impossible une concentration soutenue.

L'insatisfaction dans l'open space est liée pour 25% au bruit qui rend difficile les conversations téléphoniques, compromet l'intimité avec le locuteur et rend impossible une concentration soutenue.

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La vogue des espaces ouverts, qu'il s'agisse d'«open space», de «desk sharing» ou de «flex office» ne se dément pas, avec ses impacts sur la qualité de vie au travail, au premier rang desquels le bruit. «Le bruit est la première nuisance dans l'open space» bien avant la qualité de l'air, la température ou l'éclairage, explique l'acousticien Jacques Châtillon, qui dirige le département physique de l'INRS en France. En 40 ans, «on a vu de gros progrès sur le bruit dans l'industrie et dans le bâtiment, on a réduit les vibrations et le bruit des machines, introduit les bouchons d'oreille, les casques de protection, mais de nouvelles problématiques ont émergé avec les centres d'appels et l'open space», observe-t-il.

L'INRS a été sollicité pour la première fois en 2000 pour conseiller des centres d'appels dont les opérateurs souffraient du mauvais niveau sonore des casques et de traumatismes dus à des chocs acoustiques comme les effets Larsen. «Ce qui n'est pas réglé, c'est la gêne subie par des centaines de milliers de travailleurs dans les open spaces», constate-t-il.

Le bruit rend difficile les conversations téléphoniques

L'open space est né dans les années 1990, sous la pression du coût du m² de bureau: il permet de gagner en surface, tout en préservant un poste de travail par salarié. «Ces organisations sont souvent source de tension, sans interroger les salariés sur leur travail réel», constate un spécialiste. L'insatisfaction dans l'open space est liée pour 25% au bruit qui rend difficile les conversations téléphoniques, compromet l'intimité avec le locuteur et rend impossible une concentration soutenue.

Diminuer le brouhaha ambiant en jouant sur des matériaux phoniques, sols et plafonds, peut ainsi se révéler contre-productif: dans le silence, on entendra d'autant plus une conversation gênante. Une technologie a fait son apparition, le «masquage sonore», qui consiste à ajouter un bruit artificiel pour couvrir le son des conversations gênantes.

Pour parer aux «pics» de bruit, on veillera aux portes qui claquent, imprimantes ou photocopieuses bruyantes. Pour les conversations, une distance minimale de 5 mètres entre deux postes de travail est préconisée. On pourra recommander aux salariés qui veulent discuter de le faire à la machine à café, prévoir des locaux calmes pour certaines tâches, voire... remettre des cloisons. «Enlever les murs, c'est bien, mais les remettre, ça peut aussi être la solution», sourit Jacques Châtillon.


(L'essentiel/afp)

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