Route du Rhum 2014 – Qui arrêtera Loïck Peyron?

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Route du Rhum 2014Qui arrêtera Loïck Peyron?

Après trois jours d'une cavalcade effrénée depuis le départ, Loïck Peyron, caracolait seul au monde mercredi en tête de la course, écœurant ses adversaires.

AFP

Qui arrêtera Peyron? À la lecture des pointages, on peut sérieusement se demander qui en est capable, sauf coup de main de la météo ou avarie majeure du grand trimaran bleu et blanc de 31,50 m. Jour après jour, l'écart se creuse entre le leader, à 2 250 milles du but mercredi soir, et ses poursuivants. Désormais sur l'autoroute des alizés, dans l'ouest des Canaries et cap sur la Guadeloupe, Peyron accélère, affichant jour après jour des moyennes surréalistes à la barre de son plan VPLP. Le Britannique Robin Knox-Johnston (Grey Power), qui a remporté la première course autour du monde en solitaire et sans escale (Golden Globe Challenge) en 1969 et participe au «Rhum» à bord d'un vieux monocoque Imoca, n'en revient pas.

«On se demande bien ce que pensent les marins des navires de commerce en regardant l'AIS (système de positionnement et d'identification des bateaux, ndlr), a-t-il dit: ils doivent penser que Banque Populaire est une nouvelle arme secrète de la marine de guerre!» «On est en train de faire le break, a pour sa part lâché Peyron. Mes "collègues de bureau" sont coincés dans une ondulation de l'anticyclone où on est passé in extremis. Les premières 48 heures ont été éprouvantes, pour le bonhomme et pour le bateau. J'ai essayé de faire ma première sieste hier (mardi) matin, mais il m'est difficile de dormir quand le bateau tape à 30 nœuds. Je dors depuis par petites tranches de 10 minutes».

"Côté mauvaise nouvelle, et sur un plan plus personnel, je vais avoir l'obligation d'enchaîner les empannages, soit de bonnes séances de +muscu+ à venir, dans une belle salle de sport avec vue sur mer, a-t-il plaisanté. On commence dès ce soir, avec hissage du grand gennaker. J'ai fait des +checks+ dans tous les coins. Je m'organise comme un jeune célibataire dans son petit studio..."

Inoxydable Joyon

Derrière Peyron, Yann Guichard, à la barre de Spindrift 2 (40 m de long) pointait à 155,3 milles derrière, et l'inoxydable Francis Joyon (Idec Sport) était en embuscade à 211,9 milles, à l'affût de la moindre sortie de route devant lui. Yann Eliès (Paprec Recyclage, 7e) a pour sa part connu plusieurs heures difficiles. "Mardi soir j'ai eu des problèmes électroniques à bord qui m'ont obligé à ralentir, a-t-il raconté. J'ai perdu deux heures à naviguer en mode compas et à bricoler à l'intérieur pour trouver d'où cela venait. Une déferlante a arraché ma casquette tribord (pare-brise qui protège le poste de barre des embruns, ndlr), j'ai dû refixer un bas hauban qui s'était +fait la malle+ et j'ai cassé une bosse de ris que j'ai dû réparer pour pouvoir renvoyer de la toile".

«Et comme la loi des séries continue, je me suis pris un filet de pêche cette nuit et j'ai dû faire une marche arrière pour m'en dégager, a poursuivi le skipper breton. Le moral est bon mais je suis en déficit de sommeil». Dans la catégorie des monocoques de 60 pieds (18,28 m) Imoca, François Gabart (Macif), aussi impérial que Peyron dans sa classe, était toujours en tête mercredi soir. Il devançait Jérémie Beyou (Maître Coq) et Marc Guillemot (Safran).

(L'essentiel/AFP)

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