Élections en Espagne: Rajoy a besoin de soutien pour rester au pouvoir

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Élections en EspagneRajoy a besoin de soutien pour rester au pouvoir

Le chef du gouvernement espagnol va tenter à partir de lundi de constituer un nouveau gouvernement, au lendemain de législatives marquées par l'éparpillement des voix.

Spanish Prime Minister and Popular Party (PP) leader and candidate for the upcoming December 20 general election, Mariano Rajoy (3rd R) waves after delivering a speech next to his wife Elvira Fernandez (R), Vice President of the Spanish government Soraya Saenz de Santamaria (2nd L), PP Secretary General and candidate Maria Dolores de Cospedal (R) and other party members at PP's headquarters after the results of Spain's general election in Madrid on December 20, 2015. Spain's ruling conservative Popular Party won the most seats in parliament in a general election today but lost its absolute majority, partial results showed with over 80 percent of votes counted.    AFP PHOTO/ CESAR MANSO / AFP / CESAR MANSO

Spanish Prime Minister and Popular Party (PP) leader and candidate for the upcoming December 20 general election, Mariano Rajoy (3rd R) waves after delivering a speech next to his wife Elvira Fernandez (R), Vice President of the Spanish government Soraya Saenz de Santamaria (2nd L), PP Secretary General and candidate Maria Dolores de Cospedal (R) and other party members at PP's headquarters after the results of Spain's general election in Madrid on December 20, 2015. Spain's ruling conservative Popular Party won the most seats in parliament in a general election today but lost its absolute majority, partial results showed with over 80 percent of votes counted. AFP PHOTO/ CESAR MANSO / AFP / CESAR MANSO

AFP/Cesar Manso

«Celui qui emporte les élections doit tenter de constituer un gouvernement», a dit Mariano Rajoy à ses militants rassemblés à Madrid dimanche soir, comme pour se convaincre. Selon les résultats officiels publiés vers 2h30, le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, a obtenu 123 sièges sur 350 à la chambre basse, soit 28,72% des voix. Il a perdu sa majorité absolue, avec 63 sièges de moins par rapport à 2011 et son pire score depuis 1993. Le Parti socialiste (PSOE) est deuxième et n'a jamais recueilli un aussi mauvais résultat, avec 90 sièges et 22% des voix. Et le talonnant de près, émerge la formation de gauche radicale Podemos et ses alliés (20,6% des voix), disposant de 69 députés. Enfin un autre parti nouveau, le libéral Ciudadanos, obtient 14% des suffrages et 40 députés.

«L'Espagne laisse son nouveau gouvernement en suspens», titre le quotidien conservateur ABC lundi. «Le PP l'emporte mais il aura beaucoup de mal à gouverner», estimait El Pais (centre-gauche), tandis que le journal catalan El Periodico faisait sa Une sous forme de petite annonce: «Cherchons un président pour l'Espagne». Le scénario de morcellement redouté par beaucoup s'est finalement produit. Les Espagnols ont voulu renouveler leur classe politique, mais ne sont pas allés assez loin pour changer radicalement la donne. Ils «exigent négociation et consensus» entre les partis en conclut El Pais. C'est d'autant plus vrai que les grandes formations ne semblent pas pouvoir trouver une bouée de sauvetage auprès des petites: Ciudadanos et Podemos, qui n'ont de cesse de les dénoncer, ont à maintes reprises indiqué qu'ils ne les soutiendraient car elles incarnent la «vieille politique».

Vers un gouvernement sans majorité absolue?

Mais surtout, aucun bloc, à gauche ou à droite, n'a de majorité absolue. Le PP, avec Ciudadanos, n'aurait que 163 sièges, or la majorité est à 176. Et un bloc PSOE-Podemos n'obtiendrait que 159 sièges. Une autre configuration serait une alliance «tripartite» de Podemos et Ciudadanos avec les socialistes (199 sièges) pour imposer un «changement» au gouvernement, un scénario compliqué. Restent les soutiens des petites formations régionales séparatistes de Catalogne, du Pays basque et des Iles Canaries, qui pourraient permettre à un bloc de gauche d'atteindre le nombre de sièges escomptés. De véritables sudoku pour hommes politiques et politologues en Espagne, habitués à plus de 30 ans de confortable alternance entre la droite et la gauche, depuis 1982.

«Je vais tenter de constituer un gouvernement et je crois que l'Espagne a besoin d'un gouvernement stable», a martelé Mariano Rajoy dans la nuit de lundi à mardi. Il faut «atteindre des accords», a ajouté M. Rajoy en laissant ainsi entendre que s'ouvre le temps des négociations. En l'absence de majorité absolue, existe l'option d'un gouvernement investi avec une majorité simple, mais qui devrait négocier pied à pied chacune de ses politiques pour gouverner. Pedro Sanchez, le chef du PSOE, a estimé que beaucoup de «dialogue» serait nécessaire. Le chef de Podemos, Pablo Iglesias, a déjà exigé des mesures d'urgence sociale, qui ne peuvent être retardées selon lui, passant par une réforme constitutionnelle garantissant l'inaliénabilité du droit au logement, à la Santé et à l'Éducation notamment. Albert Rivera, le dirigeant de Ciudadanos, a lui insisté sur la centralité de sa formation, la seule capable de dialoguer avec les extrêmes.

(L'essentiel/AFP)

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