Raphaël, les yeux dans les yeux avec ses fans

YUTZ - «Je vous ai bricolé deux, trois petites choses», annonce Raphaël dans un sourire. Avec la même humilité que ses potes Stephan Eicher et Jean-Louis Aubert qui ont déjà testé l’exercice du tête-à-tête acoustique. D’autres ont essayé et s’y sont cassé la voix.

Jouer la carte de l’intimité après avoir écumé les grandes salles, passer du Galaxie d’Amnéville à l’Amphy de Yutz n’est pas sans risque. Le danger de tomber dans le petit «bœuf» entre amis et le bavardage. Raphaël a évité cet écueil, vendredi soir: son spectacle intimiste est réglé comme du papier à musique pour justement laisser la place à la spontanéité et à l’émotion.

Seul avec sa guitare, son piano et ses drôles de boîtes à musique qui lui permettent de donner une nouvelle dimension à ses tubes «Caravane» ou «Sur la route», il met aussi en lumière de nouvelles compositions dans un mélange d’appréhension et d’envie de les partager.

Calés dans les fauteuils d’une salle chauffée au fond de la Moselle, les spectateurs se sentent bien. Trop bien. Alors l’interprète de «Schengen» murmure un couplet, un refrain de son «Adieu Haïti»… Le poète est tendre, mais lucide.

Marion Chevrier