Reprendre la place du patron
LUXEMBOURG - La Chambre de commerce suit de près la question de la transmission d'entreprise. Un passage sensible tant pour l'ancien patron que pour le nouveau.
«L'essentiel»: Les difficultés de transmission touchent-elles les entreprises du pays?
Gérard Eischen: C’est avant tout le secteur artisanal qui semble être touché. Les raisons sont multiples, à commencer par les réticences sur un transfert en dehors du cadre familial. Nous prenons évidemment tous au sérieux cette question. Veiller à la continuité des entreprises viables existantes aura un impact non négligeable sur la croissance et l’emploi. Le Luxembourg fait partie des pays qui facilitent le plus les reprises en termes de support financier et de cadre fiscal, ce dernier pouvant pourtant encore être optimisé.
Est-ce que beaucoup de repreneurs sont des non-résidents?
Monsieur Mittal n’est certainement pas un exemple éloquent, mais montre bien que le Luxembourg devient de plus en plus attractif pour les investisseurs venant de loin. Ceci concerne avant tout les entreprises d’une certaine envergure, toutefois de plus en plus souvent des PME. Les activités traditionnelles de moindre envergure sont dominées par des personnes qui habitent la Grande Région. Pour info: pratiquement les trois quarts des nouvelles créations dans le domaine commercial sont l’œuvre de non-résidents.
Comment savoir s’il vaut mieux reprendre ou créer son entreprise?
Reprendre une entreprise, c’est généralement continuer un projet ayant fait ses preuves. Abstraction faite des investissements purement financiers, la reprise se fait généralement par des gens qui ont la connaissance, la pratique du métier et l’appui de l’entrepreneur qui veut se retirer, élément psychologique à ne pas négliger. Quand une telle affaire tombe à pic, alors il faut saisir l’opportunité, évidemment si le plan de financement et le business plan tiennent la route. J’aurais donc tendance à dire que la reprise devrait toujours être le premier choix.
Recueilli par Linda Cortey