Slash – «Rien ne se passe dans le rock»

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Slash«Rien ne se passe dans le rock»

Alors que les Guns N’ Roses sont bel et bien du passé, le guitariste Slash nous parle de son opus solo, des drogues et de... Robbie Williams.

L’essentiel: Êtes-vous satisfait de ce premier album solo?

Slash: Je l’aime. Ce fut une excellente expérience de réaliser un album solo. Quand j’ai composé les chansons, je n’ai pas eu besoin de faire de compromis avec qui que ce soit.

Vous avez entre autres invité Fergie, des Black Eyed Peas, Ozzy Osbourne, Dave Grohl des Foo Fighters et Iggy Pop sur l’album. Y a-t-il eu des artistes qui ont refusé de participer?

Non, j’ai eu beaucoup de chance. Quand j’ai appelé Ozzy, par exemple, je ne savais pas s’il serait d’accord. Il m’a dit: «Laisse-moi écouter la chanson». Il l’a appréciée. C’est une vraie chanson d’Ozzy. Et ça a marché comme ça avec les autres artistes aussi.

Sont-ils tous vos amis?

Certains. Il y en a aussi quelques-uns que je connaissais pas ou peu. Mais je connaissais déjà leurs voix. Quand j’écrivais la musique, je savais qui devait chanter tel ou tel titre.

Fergie est la seule chanteuse présente sur l’album. Les femmes sont-elles sous-représentées dans le rock?

En fait, il y a deux autres titres avec des chanteuses sur la version de luxe. Mais oui, apparemment il n’y en a pas beaucoup. Fergie a une véritable voix pour le rock. C’est excitant, on ne l’a jamais entendue comme ça.

Vous partez en tournée cette année et serez, entre autres, au festival Rock am Ring. Qui chantera vos titres?

Myles Kennedy, qui interprète aussi une chanson sur mon album, me rejoindra.

Vous avez commencé votre carrière dans les années 80. La scène rock’n’roll est-elle toujours la même?

Non, dans les années 80, il s’agissait d’un mouvement rock. En ce moment, rien ne se passe. Le rock n’arrive pas à attirer l’attention. Il n’y a pas de jeunes groupes qui soient globalement très, très populaires. Il faut que quelque chose se passe et je suis convaincu que ce sera le cas.

Aujourd’hui, les groupes sont-ils plus professionnels qu’autrefois?

Je pense que les temps ont changé. Les jeunes artistes essayent de plaire au business. Ils sont conformistes. Il n’y a plus cette attitude rebelle du rock’n’roll.

S’intéressent-ils trop à l’argent?

Tout tourne autour de l’argent. Moi, je n’ai jamais eu cette mentalité. Aujourd’hui, les groupes aspirent à la célébrité. Ils veulent être connus et vendre des disques tout de suite.

Les groupies ont-elles aussi changé?

Oui, déjà à l’époque de Guns N’ Roses. Le degré de promiscuité a changé. Les enfants sont plus actifs plus jeunes. Mais les groupies ne m’intéressent pas. Je suis marié.

Pensez-vous que les artistes consomment encore autant de drogues aujourd’hui qu’autrefois?

Non, je n’ai pas cette impression. Même si la drogue existe toujours dans le monde du spectacle, elle n’a plus la même influence. Et je pense que ce n’est pas plus mal.

Vous avez renoncé à la drogue il y a quatre ans. Comment vous en êtes-vous sorti?

J’ai commencé à fumer de la drogue à 11 ans et j’en ai consommé beaucoup toute ma vie. Il y a quatre ans, j’en ai eu tout simplement marre. Cela m’ennuyait.

Comment êtes-vous resté aussi longtemps sous l’influence de la drogue tout en continuant votre job?

Je l’ai juste maîtrisée. J’ai toujours eu le sens des priorités. Cela m’a permis de garder le contrôle. De plus, les drogues ont influencé mon attitude mais pas mon style de musique.

Quels sont vos pires souvenirs par rapport à la drogue?

J’ai connu plusieurs moments difficiles. Par exemple, quand tu arrives au point de ne plus avoir d’argent, que tu vends tout et que tu es seul au monde. J’en étais là.

Vous habitez à Los Angeles, comme de nombreuses célébrités. Avez-vous beaucoup d’amis dans le showbiz?

Pratiquement tous mes amis font de la musique. Mais je sors peu. J’aime être tranquille chez moi et travailler.

Vous êtes né à Stoke-on-Trent, en Grande-Bretagne, comme Robbie Williams. Vous le connaissez?

Il habite en face. J’ai failli acheter sa maison, mais finalement, il a décidé de la garder. Alors, j’en ai acheté une dans la même rue. De temps en temps, nous jouons au poker ensemble.

Vous auriez pu l’inviter sur votre album…

Nous en avons parlé. Mais il travaillait sur son propre album.

Après le départ de votre chanteur, Scott Weiland, que va-t-il se passer avec votre groupe, Velvet Revolver?

On va travailler tous ensemble l’année prochaine. Pour l’instant, nous sommes toujours à la recherche d’un nouveau chanteur.

Pourquoi ne pas demander à Ozzy Osbourne ou Kid Rock?

Avec Scott qui était assez célèbre, c’était finalement devenu un hybride de deux groupes. Nous n’avons pas envie de refaire la même chose. On cherche quelqu’un qui soit juste connu au niveau local.

Recueilli par Kerstin Smirr

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