CaniculeÀ Rome, «il fait plus chaud qu'en Afrique»
Le mercure est encore monté d'un cran dimanche en Italie, sans pour autant dissuader les touristes qui prennent d'assaut plages, musées et sites antiques.

A member of the public holds a cold water bottle on her skin in Rome, on July 14, 2023, as Italy is hit by a heatwave. (Photo by Alberto PIZZOLI / AFP)
AFPSeize grandes villes italiennes ont été placées dimanche en alerte rouge à la canicule, dont Bologne, Florence, Rome, Cagliari en Sardaigne, Palerme et Catane en Sicile, avec des relevés à l’ombre attendus autour de 35/36°C, mais des températures ressenties proches des 40. Rome était écrasée par un soleil de plomb et on enregistrait 34°C à 13h30 (11h30 GMT).

Au zoo de la capitale, les soigneurs ont commencé à alimenter les animaux en fruits glacés pour les rafraîchir: ici un hippopotame engloutit des quartiers de pastèque, là un lémurien à l’épaisse fourrure pourlèche lui aussi un fruit désaltérant.
Au Vatican, des foules de pèlerins et touristes bravent chaque jour la canicule pour entrer dans les prestigieux musées de la cité-Etat. Ils étaient 15 000, selon la gendarmerie du Vatican, rassemblés dimanche matin sur la place Saint-Pierre pour écouter à midi le pape François réciter la traditionnelle prière de l'Angélus depuis une fenêtre de ses appartements, selon des journalistes de l'AFP.
«On a du mal à s'adapter, il fait plus chaud qu'en Afrique»
Munis de chapeaux, d'ombrelles ou de parapluies, ils s'éventaient tant bien que mal et s'hydrataient en vidant les petites bouteilles d'eau fraîches vendues par les marchands ambulants.
Mais pour les religieux engoncés dans leur robe noire, l'épreuve est d'autant plus éprouvante. «On a du mal à s'adapter, il fait plus chaud qu'en Afrique, en République démocratique du Congo», assurait à l'AFP François Mbemba, prêtre de 29 ans dans le diocèse de Kenge près de Kinshasa.
«J'ai vraiment du mal avec la chaleur»
«Cette chaleur se prolonge jusque dans la nuit, nous avons du mal à dormir. Et nous qui sommes habillés en noir, on transpire comme en enfer». «J'ai vraiment du mal avec la chaleur. J'ai acheté un mini ventilateur, un parapluie et des bouteilles d'eau», se lamentait Lilu Da Costa Rosa, une vendeuse brésilienne de 48 ans venue de Lyon.
«Les files d'attente sont très longues, et rester au soleil 35 minutes par 35°C, c'est énorme. On va faire plutôt à la fin de la journée, ce sera plus frais». Pour Elias et Carole, un couple de Libanais, pas d'affolement. Il fait aussi chaud dans leur pays à cette période de l'année.
Des «zones d'ombre»
«La température est à peu près la même, on met un peu plus de crème solaire, on boit un peu plus d'eau», confiait Carole. «On ne pensait pas qu'il ferait 42 ou 43°C [prévus mardi à Rome] mais on avait vu sur Google qu'il ferait chaud», expliquait cette infirmière de 36 ans.
A Lampedusa, île italienne située à environ 145 kilomètres des côtes tunisiennes où débarquent chaque année des milliers de migrants, la Croix-Rouge, qui gère le «hotpost» (centre d'accueil) depuis le mois de juin, a «étendu les zones d’ombre à l'aide de chapiteaux et de tonnelles», a expliqué à l'AFP une porte-parole de l’ONG.
A Rome, rebaptisée «Ville infernale»
Lampedusa est l'un des principaux point d'entrée pour les migrants qui traversent la Méditerranée. L'année dernière, plus de 46 000 personnes y ont débarqué, sur un total de 105.000 arrivées en Italie, selon le HCR. Le Centre météo italien (CMI) dit craindre «la vague de chaleur la plus intense de l'été mais aussi une des plus intenses de tous les temps».
A Rome, rebaptisée «Ville infernale» dans la presse, les températures pourraient monter jusqu'à 40°C lundi, puis 42 ou 43°C mardi, faisant exploser le précédent record de 40,5°C enregistré dans la capitale en août 2007. Mais c'est sur l'île de Sardaigne que l'on attend les températures les plus élevées. Le record de 48,8°C datant du 11 août 2021, la plus haute température jamais mesurée en Europe, pourrait ainsi être battu.
La chaleur est l'un des événements météorologiques les plus meurtriers, a rappelé récemment l'Organisation météorologique mondiale. L'été dernier, en Europe seule, les fortes températures ont causé plus de 60 000 décès, selon une récente étude.