Soins au Luxembourg: Après le scandale Orpea, «il fallait remettre le métier de soignant au centre»

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Soins au LuxembourgAprès le scandale Orpea, «il fallait remettre le métier de soignant au centre»

LUXEMBOURG – Laurent Guillot, directeur général d’Emeis (ex-Orpea), fait le point un an après l’arrivée du groupe au Luxembourg.

Joseph Gaulier
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Joseph Gaulier
Laurent Guillot, directeur général d'Emeis, s'est rendu dans l'établissement du Luxembourg.
Il a rencontré les équipes.
Il a notamment évoqué le scandale Orpea, l'ancien nom de l'entreprise.
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Laurent Guillot, directeur général d'Emeis, s'est rendu dans l'établissement du Luxembourg.

JG/L'essentiel

«Nous avons changé beaucoup de choses depuis 2022», assure d’emblée Laurent Guillot, directeur général d’Emeis, nouveau nom d’Orpea. De passage au Luxembourg récemment, il a fait le point sur la situation de son groupe à l’international et au Grand-Duché. L’établissement de Merl, ouvert l’an dernier, affiche un taux d’occupation de seulement 50%. «Nous sommes encore dans une phase d’ouverture. Il faut 2-3 ans pour un taux d’occupation normal», justifie le patron.

Bientôt un nouvel établissement

Emeis va ouvrir un second établissement au Luxembourg à l’automne. Il sera situé à Strassen. «Nous allons nous concentrer sur ces deux établissements. Lorsque l’on aura montré notre capacité, peut-être que l’on regardera pour d’autres projets», explique Laurent Guillot. La résidence Récital, à Merl, accueille une soixantaine de résidents, soit la moitié de sa capacité, avec une moyenne d’âge de 85 ans. «Les profils sont variés, assure Stéphanie Rondoz, la directrice. Certains ont 65 ans, il y a aussi des centenaires. Certains utilisent leur véhicule, d’autres sont très dépendants».

Après le scandale Orpea, né de la publication du livre de Victor Castanet qui dénonçait des malversations financières et de la maltraitance, le travail a été repensé. «Il fallait remettre le métier de soignant au centre. Cela passe par un dialogue social, des revalorisations et des formations». Laurent Guillot assure qu’Emeis a mis «les moyens en termes d’accompagnement, de nourriture, de personne, d’infrastructures». Il reconnaît que le nouveau nom doit permettre «une nouvelle image».

«Les équipes ne sont pas maltraitantes»

L’établissement de Merl, «l’un des plus beaux du groupe», doit relever des défis. À commencer par les difficultés de recrutement. «Il faut rendre le métier attractif, ce qui est difficile dans les métiers du soin». Du travail reste à accomplir, notamment «sur la santé et la sécurité» car dans le secteur du soin, «les accidents sont plus fréquents que dans l’industrie», déplore Laurent Guillot, ancien responsable de Saint-Gobain. Il assure que sur ce sujet, «Emeis est en train de prendre de l’avance».

Les problèmes soulevés en 2022 auraient été pris à bras-le-corps. «Les malversations financières étaient le sujet principal», reprend Laurent Guillot, qui assume s’être séparé «de dizaines de collaborateurs». Quant aux violences dénoncées, le responsable promet que «les équipes ne sont pas maltraitantes», même s’il concède que des problèmes peuvent survenir «dans l’un des 1 000 établissements». «Il faut que les salariés disposent des moyens dont ils ont besoin» pour travailler de manière sereine, glisse-t-il. «Nous ne pouvons pas dire que tout est parfait, mais il n’y a pas de mauvaise pratique généralisée», conclut Laurent Guillot.

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