Finance en Europe: Taxer les transactions serait «un suicide»

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Finance en EuropeTaxer les transactions serait «un suicide»

Des voix s'élèvent dans le monde de la finance pour dénoncer le projet européen d'instaurer une taxe sur les transactions financières.

Lorenzo Bini Smaghi estime que le projet de taxation des transactions financières repose sur des fondements idéologiques.

Lorenzo Bini Smaghi estime que le projet de taxation des transactions financières repose sur des fondements idéologiques.

AFP/Andreas Solaro

La taxe sur les transactions financières (TTF) que veulent imposer 11 pays européens est «tout simplement un suicide pour le marché financier européen» puisque «tous les grands centres financiers de la planète en seront exclus», estime le président de Société Générale Lorenzo Bini Smaghi. «Cette taxe repose sur des fondements idéologiques. La plus grande partie de ces promoteurs n'y croient pas eux-mêmes», affirme M. Bini Smaghi dans un entretien au journal économique Les Echos diffusé lundi. «L'Europe est en train de mettre un but contre son camp avec la TTF. Cette taxe ne va quasiment rien rapporter aux pays qui l'imposeront et elle va pénaliser les clients finaux», avance le responsable.

Dans le cadre d'une coopération renforcée, 11 pays européens négocient depuis 2011 sur cette TTF, une mesure qui devait être initialement mise en œuvre au 1er janvier 2016 mais a finalement été repoussée. La Commission européenne a pris position pour une taxe d'un montant de 0,1% sur les actions et obligations et 0,01% sur les produits dérivés, une proposition ambitieuse qui ne fait toutefois pas l'unanimité parmi les 11 États concernés. Dans sa proposition de directive de février 2013, la Commission évoquait des recettes de l'ordre de 30 à 35 milliards d'euros par an.

La France a de son côté instauré en 2012 une taxe qui s'applique aux échanges d'actions des sociétés dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros et dont le siège social est en France. Elle a rapporté 770 millions d'euros en 2014. Soucieux que Paris «montre l'exemple», les députés de gauche ont élargi vendredi, dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances, le champ de cette taxe pour augmenter le financement du développement, mais seulement à partir de fin 2016 pour tenir compte de réticences du gouvernement, qui préfère une taxe européenne et espère un accord en novembre entre les 11 pays concernés (dont la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique et l'Espagne, mais pas le Royaume-Uni et sa grande place financière).

(L'essentiel/AFP)

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