Tourisme noirCette agence propose des vacances en Corée du Nord et en Syrie
Une agence de voyages basée en Chine est spécialisée dans les destinations généralement déconseillées par les pays occidentaux. Elle a été au cœur de plusieurs polémiques.


Une agence touristique basée en Chine propose de visiter la Corée du Nord.
Getty Images«Des destinations que ta mère préférerait que tu évites», c’est le credo de Young Pioneer Tours (les voyages des jeunes pionniers). Fondée en 2008 par le Néo-Zélandais Troy Collings (décédé en 2020) et le Britannique Gareth Johnson, cette agence touristique basée en Chine organise des voyages dans des pays considérés comme à risques (voir plus bas). Parmi eux, la Corée du Nord où Randy Williams, le fondateur de la république du Slowjamastan, en Californie, s’est rendu en 2016. Il avait d’ailleurs fait appel à cette agence.
Un séjour (très) encadré
Young Pioneer Tours fait partie des rares agences touristiques à avoir été approuvée par le gouvernement nord-coréen et à pouvoir faire entrer des voyageurs étrangers sur son sol.
L’agence, qui s’occupe d’obtenir des visas pour tous ses clients, propose une vingtaine d’itinéraires en groupe dont les prix varient entre 475 euros et 1495 euros. Les départs se font par les airs ou en train depuis Pékin, en Chine, et Vladivostok, en Russie. Avant de partir, diverses instructions sont données aux voyageurs pour que le séjour se déroule sans encombre. Par exemple, l’interdiction de se balader sans un guide et celle de prendre en photo des installations militaires. Il est aussi recommandé de ne pas se lancer dans des débats politiques avec les personnes accompagnatrices. Par ailleurs, il n’y a aucun accès à internet et les touristes ne peuvent pas se procurer de monnaie locale. Ils sont invités à prendre avec eux des dollars, des euros ou des yuans.
Auriez-vous envie d’aller en Corée du Nord?
Accusée de faire du tourisme noir
Outre la Corée du Nord, Young Pioneer Tours organise des séjours en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie et des visites de Tchernobyl, notamment. Un catalogue de destinations difficiles d’accès et déconseillées par les pays occidentaux. Les fondateurs de l’agence ont été accusés de miser sur le tourisme noir ou «dark tourism». Cette pratique touristique consiste à visiter des lieux associés à des catastrophes, à la souffrance ou à la mort, comme un camp de concentration ou le lieu d’un fait divers.
En 2017, l’agence Young Pioneer Tours a, par ailleurs, été au cœur d’une polémique suite au décès d’Otto Warmbier. Cet étudiant américain de 22 était parti en Corée du Nord avec l’agence de voyages et avait été arrêté après avoir volé une bannière de propagande. Condamné à 15 ans de travaux forcés en 2016, il était tombé dans le coma et rapatrié aux États-Unis où il est décédé. Suite à ce drame, les États-Unis ont interdit à leurs ressortissants de se rendre en Corée du Nord.