BelgiqueTous mobilisés contre la peste porcine
À la frontière franco-belge, une «mobilisation sans précédent» tente d'endiguer la peste porcine.

Cette photo, datée du 22 septembre 2018, montre une zone de quarantaine à Étalle, dans la province du Luxembourg, à la suite de la découverte de neufs sangliers morts de la peste porcine.
AFP/Jean-luc FlemalÀ la sortie de Breux, en France, des ouvriers se sont activés toute la journée pour installer une clôture métallique de 1,50 m de haut. Elle doit s'étendre sur 78 kilomètres le long de la frontière pour empêcher toute introduction de la maladie sur le territoire français. Quelque 500 à 600 bêtes doivent être abattues «d'ici deux à trois semaines» dans cette «zone blanche» de 141 km², directement exposée au risque d'introduction de la peste porcine africaine et dans laquelle une chasse intensive doit être pratiquée, selon le ministère français de l'Agriculture. Des pièges ont également été posés et une nouvelle battue administrative réunissant 200 personnes, dont des militaires, aura lieu dimanche dans cette «zone blanche», pensée comme un coupe-feu. «C'est une mobilisation sans précédent», assure Olivier Thibault, directeur général de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), à la fin d'une réunion de crise dans une vieille grange en pierre du village transformée en quartier général.
Une peste onéreuse
La peste porcine africaine, originaire d'Afrique, est apparue en Europe de l'Est il y a cinq ans et a peu à peu avancé vers l'Ouest. En Belgique, le premier cas de cette maladie hémorragique virale strictement animale a été détecté en septembre et une clôture y a également été mise en place. Pour protéger son industrie porcine, le Danemark a aussi commencé lundi la construction d'une palissade le long de la frontière allemande. Si la maladie se propageait, la France risquerait de perdre son statut de pays indemne et ainsi de se voir refuser les exportations, notamment sur l'important marché chinois soit, selon M. Thibault, «200 à 300 millions d'euros» de pertes pour la filière porcine française.
Un mal pour un bien
Les opérations de chasse ont aussi un impact sur les chasseurs du secteur, bientôt entièrement clôturé, et qui ne reverront plus aucun sanglier dans les prochaines années. Sans ce grand gibier, la «zone blanche» perdra inévitablement de sa biodiversité. Mais aux yeux de M. Thibault, il faut en passer par là pour «protéger la biodiversité sur tout le territoire», dont l'équilibre est menacé par ce virus contre lequel il n'existe ni traitement ni vaccin et potentiellement ravageur pour les sangliers, mais aussi pour les élevages porcins.
(L'essentiel/afp)