Troy Davis n’échappera pas à la mort
L’Afro-américain condamné à la peine capitale pour le meurtre d’un policier n’aura pas de second procès, a décidé la Cour suprême.
Sept témoins sur neuf affirment avoir menti sous la pression de la police, mais rien n’y fait. La Cour suprême de Géorgie (sud-est des Etats-Unis) a rejeté le recours de Troy Davis, un condamné à mort, qui se dit innocent et a échappé de peu à l'exécution en juillet.
Troy Davis, un Noir de 38 ans, a été condamné en 1991 à la peine capitale pour le meurtre de Mark McPhails, un policier blanc de 27 ans, tué alors qu'il tentait de s'interposer dans une rixe sur le parking d'un fast-food à Savannah, en Géorgie.
Trois mois de sursis
L'exécution était prévue pour le 17 juillet, mais la veille, le comité des grâces de l'Etat avait accordé 3 mois de sursis à Troy Davis, le temps d'examiner les nouveaux éléments présentés par la défense.
Agé de 20 ans au moment des faits, Troy Davis a reconnu qu'il était présent le soir du drame mais nie toute implication dans le meurtre. L'arme du crime est restée introuvable, mais sur la foi de neuf témoignages, Troy Davis a été incarcéré, inculpé et condamné à mort en août 1991.
Le soutien d’Amnesty
Il avait basé sa demande pour un nouveau procès sur le fait que sept des neuf témoins ont modifié leur déposition, plusieurs affirmant avoir menti sous la pression de la police. "Nous ne pouvons tout simplement pas revenir sur le verdict du jury", a affirmé la Cour suprême. Amnesty International, qui avait recueilli 60 000 signatures pour soutenir la requête de Troy Davis, s'est indignée de la décision qu'elle a qualifiée "de mépris évident pour la justice". Selon l’organisation non gouvernementale, «il n'existe aucune preuve concrète contre Troy Anthony Davis et l'arme du crime n'a jamais été retrouvée».
avec AFP