Israël – Un accord pour une coalition anti-Netanyahu

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IsraëlUn accord pour une coalition anti-Netanyahu

L'opposition israélienne est tombée d'accord hier pour un gouvernement évinçant l'actuel Premier ministre israélien. Il lui faut à présent l'accord du Parlement.

Yaïr Lapid (à droite) va désormais tenter d'obtenir la confiance de la Knesset pour remplacer Benjamin Netanyahu.

Yaïr Lapid (à droite) va désormais tenter d'obtenir la confiance de la Knesset pour remplacer Benjamin Netanyahu.

AFP/Debbie Hill

Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, va devoir obtenir la confiance de la Knesset, après avoir réussi son pari en arrachant in extremis un accord pour un gouvernement de coalition, espérant ainsi tourner dans les prochains jours la page sur plus d'une décennie de pouvoir de Benjamin Netanyahu. Le centriste Lapid, chef de l'opposition et rival de M. Netanyahu, avait jusqu'à minuit moins une mercredi soir pour signifier au président Reuven Rivlin qu'il avait réuni une majorité de 61 députés, sur les 120 au Parlement, et être parvenu à un accord sur un gouvernement de «changement».

Les tractations ayant conduit à l'accord ont duré plusieurs jours et la nouvelle n'est tombée qu'à 23h25 locales mercredi, peu avant l'heure limite: Yaïr Lapid a informé le président qu'il avait «réussi à former un gouvernement». «Le spectre d'un cinquième scrutin était quelque chose qu'aucun Israélien rationnel ne pouvait espérer», souligne le Jerusalem Post dans un éditorial paru dans la nuit de mercredi à jeudi, tout en prévenant que, au vu des «idéologies et philosophies disparates (qui composent la coalition), la partie difficile ne fait que commencer».

«Chemin moins chaotique»

«Le gouvernement nouveau-né a le potentiel de réparer la méfiance et l'animosité, guérir les fractures entre les différentes communautés et nous conduire vers un chemin moins chaotique et plus stable», veut toutefois croire le quotidien israélien. La réunion du Parlement pour le vote de confiance pourrait intervenir la semaine prochaine, à une date encore inconnue.

Ces derniers jours, la presse israélienne a affirmé que le président de la Knesset, Yariv Levin (Likoud), pourrait être tenté de faire traîner de quelques jours supplémentaires l'organisation du vote, espérant dans cet intervalle des défections dans le camp anti-Netanyahu. Car en face Benjamin Netanyahu, son parti de droite, le Likoud, et ses avocats sont à la manœuvre pour tenter d'empêcher qu'un tel accord ait l'approbation de la Knesset.

Si M. Lapid obtient le feu vert du Parlement, il pourrait mettre un terme à plus de deux ans de crise politique en Israël, avec à la clé quatre élections n'ayant pas jusque-là débouché sur un gouvernement stable. Son équipe a diffusé une image de la signature de l'accord de coalition conclu par les chefs de huit partis - deux de gauche, deux de centre, trois de droite et un arabe - et qui pourrait marquer un tournant dans l'histoire politique d'Israël.

(L'essentiel/afp)

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