À BerlinUn défilé d'extrême droite fait craindre des violences
La police craint des débordements à cause de manifestations à Berlin. Le parti AfD organise une marche, que des opposants comptent perturber.

Alternative for Germany (AfD)'s demonstrators holding placards, AfD and German flags gather at the main station in Berlin to attend the "demonstration for the future of Germany" called by the far-right AfD in Berlin on May 27, 2018.
The police estimates 2000 to 2500 people attending the AfD demonstration in front of the main station in Berlin. / AFP PHOTO / Odd ANDERSEN
Des milliers de militants antifascistes, fans de techno ou simples citoyens veulent protester haut et fort dimanche contre un rassemblement du parti d'extrême droite AfD à Berlin, le tout encadré par un lourd dispositif policier. Par crainte de dérapages violents, quelque 2 000 policiers, y compris des renforts venus d'autres régions, ont été réquisitionnés pour s'assurer que les rassemblements restent pacifiques.
«Nous voulons montrer à tous que comme des millions d'Allemands dans le pays, nous sommes inquiets concernant l'avenir de l'Allemagne», avait expliqué le chef à Berlin du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), Georg Pazderski. Bruyant à la Chambre des députés où il a fait une entrée fracassante aux législatives du 24 septembre (près de 13%), l'AfD dit désormais vouloir élever la voix aussi dans la rue contre la politique d'Angela Merkel, sa bête noire notamment pour avoir ouvert le pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile.
Contre-manifestations violentes
La marche a débuté vers midi de la place de la gare centrale jusqu'à l'emblématique Porte de Brandebourg, où plusieurs ténors du parti anti-islam doivent prendre la parole. Après avoir annoncé 10 000 participants à la police, la direction du parti dit désormais compter sur 2 500 au minimum. Beaucoup n'osent pas afficher publiquement leur affinité au parti, craignant des représailles dans leur entourage ou au travail, affirme-t-elle, pour expliquer cette mobilisation revue à la baisse.
Les contre-manifestants de tous bords, qui s'agitent depuis des jours sur les réseaux sociaux, devraient être nettement plus nombreux, plus de 10 000 personnes, prédit la police. «Nous n'allons pas laisser la rue aux sympathisants de l'AfD», a lancé Nora Berneis de l'alliance «Stop à la haine, stop à l'AfD». Pour la plupart, il s'agit d'empêcher pacifiquement l'AfD de faire entendre son message. Plus inquiétant pour la police, des militants d'extrême gauche Antifa ont menacé de tout faire pour «saboter» la manifestation, n'excluant pas l'usage de la violence. Signe des tensions qui couvent, la députée écologiste et ancienne ministre, Renate Künast, a reçu un déluge de commentaires haineux, allant jusqu'à des menaces de viol, après avoir posté une vidéo sur Internet invitant les gens à venir protester contre la manifestation.
(L'essentiel/afp)