Brésil – Un élu brésilien destitué pour désinformation

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BrésilUn élu brésilien destitué pour désinformation

Député régional proche de Jair Bolsonaro, Fernando Francischini a été destitué jeudi pour dissémination de fausses informations. Une première.

Felipe Francischini (droite) lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro le 23 septembre 2019.

Felipe Francischini (droite) lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro le 23 septembre 2019.

AFP

Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil a destitué jeudi pour la première fois un élu pour dissémination de fausses informations, quelques jours après qu’une vidéo du président Jair Bolsonaro a été retirée des réseaux sociaux pour la même raison.

Six des sept juges du TSE ont voté pour la destitution du député régional de droite Fernando Francischini, qui siégeait à l’assemblée législative de l’État du Parana (sud). Il a également été déclaré inéligible jusqu’en 2026. Commissaire de la Police fédérale, Fernando Francischini était aussi l’un des coordinateurs de la campagne de Jair Bolsonaro pour l’élection présidentielle de 2018.

Lors d’un direct sur les réseaux sociaux le jour du premier tour de ce scrutin, il avait affirmé que les urnes électroniques avaient été manipulées pour empêcher une victoire de Jair Bolsonaro. C’est à cause de cette déclaration faite sans présenter la moindre preuve qu’il a été destitué par le TSE, pour «utilisation indue de moyens de communication» et «abus de pouvoir politique et d’autorité».

Un appel possible

Cette décision fait effet immédiatement, mais le député peut encore faire appel devant la Cour suprême, a expliqué une source du TSE à l’AFP. Quelques heures plus tôt, le TSE avait jugé une autre affaire concernant directement le président Bolsonaro, accusé d’avoir bénéficié du financement par des chefs d’entreprises pour l’envoi massif de messages sur WhatsApp critiquant ses adversaires politiques pendant la campagne de 2018.

Le chef de l’État n’a pas été condamné, les juges estimant ne pas disposer de preuves suffisantes. Mais le TSE a averti que, lors de la campagne pour les élections générales de 2022, «l’envoi massif de messages contenant des mensonges ou de fausses informations» pourrait être sanctionné pour les mêmes motifs qui l’ont poussé à destituer le député Francischini.

Comme ce dernier, Jair Bolsonaro a longtemps critiqué le système d’urnes électroniques en vigueur depuis 1996, sans jamais apporter de preuves. Cette semaine, il s’est vu retirer de Facebook, Instagram et YouTube la vidéo de son dernier direct hebdomadaire, dans lequel il citait une fausse information associant le vaccin anti-coronavirus au sida. La chaîne YouTube du président d’extrême droite a été bloquée pour sept jours lundi et des sénateurs ont réclamé mardi la suspension de ses comptes sur Facebook, Twitter et Instagram.

(L'essentiel/AFP)

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