Logement au LuxembourgUn impôt entend faire plier les spéculateurs
LUXEMBOURG – Le gouvernement va présenter ce vendredi la nouvelle version de l’impôt foncier, avec de grandes ambitions.


L’ambition est forte: s’attaquer à la crise du logement, premier problème du Luxembourg. Les ministres Taina Bofferding (LSAP, Intérieur), Henri Kox (Déi Gréng, Logement) et Yuriko Backes (DP, Finances) vont dévoiler ce vendredi les grandes lignes de «l’impôt foncier, l’impôt à la mobilisation de terrains et l’impôt sur la non-occupation de logements». Il s’agit du grand texte de la coalition sur le sujet, très attendu depuis le début de la législature. La crise du Covid avait naturellement retardé son avènement.
En attendant les détails, les grandes lignes sont déjà connues. Afin de casser la spéculation et de lutter contre les logements vides, la réforme aura pour but «d’arriver à un impôt plus équitable, qui pourra être adapté annuellement et automatiquement», indiquait le ministère de l’Intérieur, au printemps dernier. L’actuel impôt foncier pourrait être révisé de fond en comble, du taux aux assiettes.
«Il y a du potentiel dans le foncier. Nous estimons qu’un tiers des terrains constructibles se trouvent dans des PAG déjà reliés aux réseaux d’eau, de gaz et d’électricité. Cela permettrait de loger jusqu’à 300 000 personnes en plus», explique Semiray Ahmedova, députée et présidente de la commission Logement. Car le nouvel impôt doit cibler tant les logements déjà construits que les parcelles constructibles. En revanche, les acteurs du secteur s’accordent à ne pas augmenter la pression fiscale pour les propriétaires de leur seule résidence principale. Sont seulement visés les multipropriétaires et surtout ceux qui ne mettent leur bien ni en location ni en vente.