Bolivie – Un politicien battu à mort par des manifestants

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BolivieUn politicien battu à mort par des manifestants

Rodolfo Illanes a été séquestré et tué par des mineurs en grève, auprès de qui il s'était rendu pour entamer des négociations.

Les affrontements entre policiers anti-émeutes et manifestants à Pandura ont tué deux employés en grève. (Image - 25 août 2016)

Les affrontements entre policiers anti-émeutes et manifestants à Pandura ont tué deux employés en grève. (Image - 25 août 2016)

Des mineurs boliviens ont séquestré et battu à mort un vice-ministre, venu dialoguer avec des manifestants qui bloquaient des axes routiers depuis plusieurs jours. Un dernier épisode sanglant d'un conflit récurrent entre gouvernement et exploitations minières. «Tous les indices montrent que notre vice-ministre Rodolfo Illanes a été lâchement et brutalement assassiné», a déclaré jeudi soir le ministre de l'Intérieur, Carlos Romero.

La victime se rendait sur les lieux de la manifestation, un important axe routier à Panduro, un village de haute altitude à 200 km au sud-est de la capitale La Paz. Il était sur place pour négocier avec les mineurs opposés à une récente réforme du droit travail. Jeudi, les mineurs ont annoncé que deux des leurs avaient été tués dans les violents affrontements avec les forces de l'ordre.

Garde du corps désarmé

Selon le gouvernement, le vice-premier a été intercepté par les mineurs qui l'ont séquestré puis assassiné. Rodolfo Illanes «a été humilié, torturé et battu à mort (...) selon les informations que nous avons», a détaillé le ministre de la Défense, Reymi Ferreira.

Le vice-ministre «était persuadé que la rencontre avec certains représentants de mineurs permettrait d'instaurer un dialogue avec le gouvernement (...) mais il a été intercepté par des mineurs et emmené sur une colline», a précisé Carlos Romero qui évoque un «acte criminel sans précédent». Le garde du corps de Rodolfo Illanes, dépouillé de son arme, est parvenu à prendre la fuite.

«Pas d'impunité»

«Nous essayons dans un premier temps de récupérer le corps de Rodolfo Illanes par la voie du dialogue», a annoncé Reymi Ferreira, démentant avoir envoyé des militaires pour chercher la dépouille du vice-ministre. «100 à 120 personnes ont été arrêtées», d'après lui et «les meneurs ont été identifiés».

Le président bolivien Evo Morales s'est dit «profondément ému». «Cet acte ne restera pas impuni, il y aura des sanctions pénales», a enfin averti le ministre de la Défense. Cinq procureurs ont été envoyés sur les lieux, a annoncé le procureur général Ramiro Guerrero.

(L'essentiel/nxp/ats)

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