Situation chez Cargolux – Vers une délocalisation de la maintenance?

L'arrivée, en mars dernier, du Qatar au sein du capital de Cargolux n'en finit plus de susciter l'inquiétude sur l'avenir de la compagnie aérienne luxembourgeoise. Bien que l'État conserve 65% du capital, de nombreux changements semblent pointer le bout de leur nez. Des changements rendus nécessaires par les pertes de près de 14 millions d'euros enregistrées en 2011, mais également par les nouveaux objectifs voulus par la direction.

Une conjonction de facteurs qui poussent les syndicats à craindre des suppressions de postes au Luxembourg. «La situation n'est pas très encourageante, reconnaît Hubert Hollerich, représentant OGBL-Aviation civile contacté mercredi par L'essentiel Online. En plus du déficit et des incertitudes qui planent autour de la future recapitalisation de Cargolux, nous craignons une délocalisation de la maintenance vers Singapour».

Une crainte née des déclarations de Richard Forson, nouveau CEO de la compagnie aérienne luxembourgeoise arrivé en août dernier, qui a affirmé vouloir «augmenter les revenus et diminuer les coûts». «Selon nos informations, cela pourrait se traduire par le départ d'une grande partie des 550 personnes employées actuellement sur ces postes au Luxembourg, précise Hubert Hollerich. Cela aurait également des conséquences au niveau de la formation, notamment au sein du lycée professionnel Emile-Metz».

Une affirmation toutefois prise avec des pincettes par d'autres acteurs du secteur aérien. «J'ai entendu cette rumeur, mais pour le moment, ça ne reste qu'une rumeur. Cela semble à la mode de faire courir des bruits de couloir sur Cargolux en ce moment, indique Paul Reuter du syndicat des pilotes, contacté mercredi par L'essentiel Online. Même si ce n'est pas totalement impossible, il faut bien avoir en tête que l'actionnaire principal reste luxembourgeois et qu'il est peu concevable qu'il accepte de valider une décision qui ait un impact négatif sur l'emploi au Luxembourg.»

Même son de cloche au sein du LCGB où la prudence est de mise. «Je n'ai pas entendu parler d'outsourcing pour Cargolux, même si ça brûle au sein de la compagnie, affirme Aloyse Kapweiler. Nous allons envoyer une lettre aux ministres concernés (NDLR: ministre des Infrastructures et de l'Économie) en raison de la gravité des informations en notre possession.» Des informations que le syndicaliste n'a pas souhaité divulguer ce mercredi.

À noter qu'une réunion entre Richard Forson et l'OGBL est d'ores et déjà prévue jeudi pour tenter d'éclaircir les déclarations du nouveau CEO. Des déclarations dans lesquelles la référence à une «réflexion autour de la maintenance» a bel et bien été prononcée. Une autre est prévue vendredi avec la direction de Cargolux pour évoquer la future recapitalisation de la compagnie et les conséquences éventuelles d'une modification de l'actionnariat sur les emplois au Grand-Duché.

Jmh/L'essentiel Online avec Pa.T