«L'île aux chiens»Voici une folle aventure imaginée avec du flair
Wes Anderson revient à l'animation neuf ans après «Fantastic Mr. Fox». «L'île aux chiens» est un petit ovni bourré de créativité.
«The Grand Budapest Hotel», c'est lui. «Moonrise Kingdom», c'est lui aussi. «À bord du Darjeeling Limited», c'est encore lui. Si vous connaissez ces films, vous connaissez l'univers fantaisiste et pétillant de Wes Anderson. Et si vous êtes fan, vous adorerez forcément son dernier bébé, animation en stop motion qui se déroule vingt ans dans le futur.
Au Japon, la fièvre de la truffe sévit. Le maire de la ville de Megasaki ordonne une mise en quarantaine de tous les chiens. Ils sont envoyés sur une île couverte de déchets. Elle ne s'appelle pas «L'île aux chiens», comme le titre du film, mais «L'île poubelle». Le jeune Atari s'y envole, décidé à retrouver son compagnon à quatre pattes.
Festival visuel, trouvailles improbables (excellente idée que celle d'avoir traduit la langue des chiens, quand celle des humains ne l'est qu'aléatoirement), hommage à la culture nippone et satire de la société du XXIe siècle (les chiens symbolisent bien sûr les victimes de la ségrégation et de la crise migratoire)... Anderson signe une fable humaniste qui mérite d'être vue et revue.
(L'essentiel)
«L'île aux chiens»
De Wes Anderson. Avec les voix de Vincent Lindon, Léa Seydoux, Isabelle Huppert, Romain Duris. Sortie mercredi 11 avril 2018. ****