Mode – Zara et H&M veulent se défendre face à Internet

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ModeZara et H&M veulent se défendre face à Internet

Face à la concurrence d'Internet, les géants de la mode bon marché Zara et H&M essayent de faire de leurs magasins physiques des atouts pour leurs ventes en ligne.

Chez H&M, on reconnaît que la chute des profits en 2017 est due en grande partie à la concurrence d'Internet.

Chez H&M, on reconnaît que la chute des profits en 2017 est due en grande partie à la concurrence d'Internet.

Investissements logistiques, nouvelles technologies... face à la féroce concurrence d'Internet, notamment d'Amazon, les géants de la mode bon marché Zara et H&M mettent les bouchées doubles, en essayant de faire de leurs magasins physiques des atouts pour leurs ventes en ligne. Séparés par de fines cloisons, quinze plateaux photos dédiés uniquement à la mise à jour du site Internet s'alignent dans un recoin de l'immense siège de Zara, près de La Corogne, dans le nord-ouest de l'Espagne. Sous le crépitement incessant des flashes, des mannequins - le casting change chaque semaine - enchaînent les poses, pour obtenir sept photos montrant chaque vêtement sous tous les angles.

Au total, 1 500 photos sont mises en ligne deux fois par semaine, pour coller au rythme de renouvellement des modèles en magasins. «Les ventes en ligne sont en train de devenir un élément qui contribue de manière significative à la croissance de l'entreprise», assurait mercredi Pablo Isla, PDG du groupe Inditex, propriétaire de Zara. En 2017, ce segment a représenté 10% des ventes, un chiffre dévoilé après des années de grande discrétion sur un virage pris avec un peu de retard, en 2010.

Acquérir «plus de visibilité online»

Acquérir «plus de visibilité online» est le principal défi du groupe s'il veut rester «compétitif à long terme», estime Sergio Avila Luengo, analyste chez IG Markets. Selon lui, Inditex a eu plus de mal à écouter ses stocks en 2017 en raison de la concurrence des ventes textiles d'Amazon. En Suède chez H&M, on reconnaît que la chute des profits en 2017 est due en grande partie à la concurrence d'Internet. Le marché de l'habillement subit «une grande transformation (...) qui représente un défi pour tout le monde», a expliqué le PDG, Karl-Johan Persson, mi-février. «Les grandes plateformes en ligne comme Amazon et Alibaba nuisent à notre industrie» et les nombreux petits sites spécialisés «sont réellement une force qui doit être prise en compte», selon lui.

Aux États-Unis, Amazon était en 2016 le premier vendeur en ligne de vêtements, et il détient même 11% du marché total de l'habillement (19% prévus en 2020), selon des données compilées par Bloomberg. En Europe, le chausseur allemand online Zalando a vu ses ventes bondir de 25% entre 2012 et 2015 et le site de mode britannique Asos de 34%, selon la Fondation E-commerce.

(L'essentiel/afp)

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